harles Dassoucy serait presque un personnage de roman tant sa vie connut plein de péripéties. Poète, compositeur, joueur de théorbe, ami des artistes de son temps (Scarron, Molière, Cyrano de Bergerac, etc.), voyageur… Son libertinage (comme Lully, le « crime » de sodomie attira sur lui le foudre de la justice), sa liberté de parole, et ses dettes de jeu lui ont souvent coûté le soutien des grands du Royaume. Admiré par Louis XIII, il a été l’un des maîtres de musique du jeune Louis XIV.
L’album est une première. Si les écrits de Charles Dassoucy nous sommes largement parvenus, l’œuvre musicale est connue de façon parcellaire. L’ensemble Faenza dirigé par Marco Horvat a donc sauté sur l’occasion dès qu’une version complète des Airs à quatre parties a été connue.
Il est bien temps, adorable Princesse,
Il est bien temps qu’à vos pieds abattus,
Contre l’effort du destin qui nous presse
D’implorer vos vertus ;
Mais s’il est vrai que parmi tant de charmes,
Tant de bontés et tant d’attraits si doux,
Un triste sort triomphe de mes larmes,
Divin Soleil, au moins dites-le nous.
Car vos bontés à qui tout rend hommage
Ont eu pour nous trop d’attraits gracieux,
Pour désirer de vivre davantage
Éloigné de vos yeux :
S’il est donc vrai que parmi tant de charmes,
Tant de bontés et tant d’attraits si doux,
Un triste sort triomphe de nos larmes,
Divin soleil, adieu, c’est fait de nous.
Charles Dassoucy, Il est bien temps, adorable princesse
Référence
Faenza, Marco Horvat : airs à quatre parties du sieur Dassoucy, Hortus, 2019.